“Travailler plus pour gagner plus” est un discours qu’on entend sans arrêt dans la bouche de Sarkozy mais aussi de barons de l’extrême droite que sont De Villiers, Megret et Le Pen. Il part de cette belle utopie qu’à la droite française selon laquelle la liberalisation du marché du travail apporterait la flexibilité nécessaire afin que le patron se sente peinard et que le salarié ait la liberté de travailler autant qu’il faut pour subvenir à ces besoins. Ce qui a l’air au premier abord d’un principe égalitariste est en réalité une vague chimère.
Car la question n’est pas vraiment de savoir si les gens veulent “Travailler plus pour gagner plus” mais bel et bien si ils en ont le choix. Je n’ai certes que peu d’idées du monde du travail mais j’en connais une loi immuable : c’est le patron qui décide du nombre d’heures de travail. C’est donc à la loi de fixer les limites car il est évident qu’en laissant les clés des horaires au MEDEF tel qu’il le préconise, la situation sociale serait catastrophique. Non pas que les patrons soient tous des salauds mais l’histoire l’a mainte fois prouvée : ce n’est qu’en forçant par la loi qu’on fait avancer la situation des plus faibles.
“Travailler plus pour gagner plus” relève également d’un assez formidable tour de passe passe qui vise à dire confusément à la jeunesse qu’elle devra travailler plus que ses ainés et donc qu’elle doit s’attendre à vivre moins bien qu’eux. Nous ne serons pas propriétaire à 30 ans comme eux. C’est bien cela qui se cache derrière la fameuse “réhabilitation de la valeur travail” défendue à la fois, comme c’est étrange, par Sarkozy, Royal et les autres.
A l’heure où l’on est censé profiter de la vie et vivre une jeunesse, nous nous faisons rabâcher sans arrêt ce “travail” dont on devrait toujours faire plus et tout ça pour profiter de moins. Quel bel héritage !